lundi 27 avril 2015

Les collectes côtières

Afin de pouvoir faire de la recherche sur les représentants d’une famille ou d’un genre, les chercheurs ont besoin d’un grand nombre de spécimens. Les campagnes de terrain permettent d’enrichir les collections mais aussi de mieux connaître l’évolution des populations des environnements.

Zoothèque du MNHN © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng
Une fois sur le terrain, il faut user de différentes méthodes afin de collecter efficacement et de façon représentative, les êtres vivants d’un environnement. Dans le cadre de notre expédition, nous nous intéressons à la « biodiversité négligée », c’est-à-dire les taxons d’êtres vivants de petites tailles, d’intérêts économiques et esthétiques n’ayant pas souvent attirés l’attention sur eux.

Portunidae © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng

Portunidae © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng

Sur l’expédition Kavieng, les espèces de petite taille sont également collectées grâce à nos méthodes. Dans ce premier billet, seules les collectes à partir de la côte seront abordées. Un second billet présentera les collectes en mer. Les sorties sont planifiées en fonction de la table des marées pour collecter au moment de la marée basse.

Table des marées de Kavieng origine : "Windfinder"

Une équipe qui part en marée de jour ou de nuit, réalise les collectes à vue en parcourant l’estran (zone de balancement des marées). Beaucoup d’animaux sont capturés dans les flaques ou sous les pierres, une petite épuisette, un couteau, une pince fine… permettent de les attraper dans l’eau ou de les décrocher des pierres.


Collecte sous les pierres du platier © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng

Afin de collecter les animaux les plus petits, le dessous de certaines pierres est frotté à la brosse, le tri sera réalisé au laboratoire de terrain. Avec cette méthode, il est possible de trouver sous la loupe binoculaire des spécimens difficilement visibles à l’œil nu. 


Brossage des roches pour recueillir les petits êtres vivants © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng

Quand l’estran est vaseux, il est plus difficile de trouver les animaux enfouis plus ou moins profondément. Une visite aux pêcheurs locaux permet d’expliquer notre présence afin de nous faire accepter dans leurs zones de pêche, c’est aussi l’occasion d’apprendre des techniques de pêche locales pour améliorer les collectes.

Discussions avec le chef de l'île de Limonak © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng

Dans la mangrove, les mollusques sont souvent sur les racines des palétuviers. Certains, comme les huîtres, sont bien fixés et il faut les décoller au couteau sans casser une valve. Les crustacés sont dans des trous et il est plus difficile de les attraper.

Collecte d'huîtres sur les racines de palétuviers © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng

Dans les zones plus sableuses, un tamis permet de trouver les animaux qui vivent enfouis dans le sable. Il faut alors tamiser à différentes profondeurs d’eau afin de récolter le plus possible d’espèces.

Tamisage du sable © Thierry Magniez-MNHN-PNI-IRD/expédition Kavieng
L’utilisation du masque est indispensable s’il y a trop d’eau ou si le vent crée des vaguelettes. Certaines collectes se font de nuit si la marée le permet. C’est l’occasion de prélever les espèces ayant une activité exclusivement nocturne.

T. Magniez

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